
Cette semaine, nous nous projetons un peu dans le futur pour vous donner une idée de toutes les fonctionnalités que Dized pourrait comporter, au-delà des seuls tutoriels et outils de consultation de règles.
Ces derniers mois, nous avons évoqué en long et en large les tutoriels interactifs qui seront proposés sur Dized. C’est sans doute la fonctionnalité la plus emblématique et novatrice sur laquelle nous travaillons actuellement, et nous sommes très enthousiastes à l’idée de donner les moyens à de nombreux joueurs d’apprendre de nouveaux jeux plus facilement, et d’enfin jouer à ceux qui prennent la poussière depuis trop longtemps sur leurs étagères.
Mais comme vous vous en doutez sans doute, nous sommes convaincus que ce n’est pas la seule manière dont les jeux de société peuvent profiter des possibilités offertes par le numérique. Les éditeurs l’ont d’ailleurs bien compris, et beaucoup s’y sont essayés ces dernières années (voici un petit aperçu). Certains en composant des musiques d’ambiance (comme celle assez flippante de Libellud pour Mysterium), d’autres en proposant des scénarios additionnels en téléchargement (comme ce que fait Monolith pour Conan). Mais très peu ont été jusqu’à développer de vraies applications pour accompagner leurs jeux, comme le font par exemple Fantasy Flight et Renegade Games.
Ce n’est pas vraiment une surprise, vus le temps, le budget et les compétences spécifiques requises pour développer une telle application. Surtout qu’il faut également prévoir les mises à jour, trouver un moyen pour diffuser l’appli auprès des possesseurs du jeu, et en fin de comptes, ce n’est pas forcément un investissement très rentable. Surtout en sachant à quel point les éditeurs sont déjà bien occupés à tenir les délais imposés par leur fabricant et à se démarquer de la concurrence toujours croissante.
Mais voici la bonne nouvelle : notre intention est de faire de Dized une plateforme ouverte pour tout contenu numérique destiné aux jeux de société. N’importe quel éditeur ou auteur indépendant pourra ainsi créer et mettre à disposition du contenu pour ses jeux, sans avoir à se soucier d’en faire seul la promotion ou d’assurer l’assistance technique. Les joueurs, quant à eux, sauront toujours vers où se tourner pour trouver des outils et du contenu additionnel pour leurs parties. Si nous nous concentrons pour le moment sur les fonctionnalités principales de Dized, comme les tutoriels et la consultation de règles (dont nous vous parlions la semaine dernière), nous vous proposons cette semaine une petite histoire pour vous donner une idée de ce à quoi l’application pourrait ressembler d’ici quelques années.
Rêvons un peu…
Ça fait maintenant deux ans que Anne, Jean, Thomas et Lucie se retrouvent régulièrement pour jouer ensemble à des jeux de société. Ce soir, ils ont décidé de ressortir Scythe. Les quatre amis adorent le jeu, mais ils n’y ont pas joué depuis un moment, et ils ne se souviennent donc plus des règles dans le détail. Mais ce n’est pas vraiment un souci, puisqu’ils ont toujours une tablette avec Dized sur la table de jeu.
Pendant que Thomas et Lucie ouvrent l’énorme boite, Anne lance l’appli, trouve facilement Scythe dans la liste de ses jeux préférés, et démarre le Guide d’installation. En un rien de temps, les jetons Rencontre sont sur les bons territoires, les cartes Combat et Objectif sont mélangées… Les cartes Rencontres restent dans la boîte, puisque le groupe utilisera plutôt la pioche interactive incluse dans Dized. L’application leur rappelle comment former le paquet Usine, puis attribue aléatoirement une Faction à chaque joueur (Thomas récupère la Crimée, ce qu’il voit comme une bonne opportunité pour débloquer un objectif sur son profil Dized, puisqu’il n’a encore jamais gagné avec cette Faction). Il ne faut pas plus de quelques secondes pour que tout le monde ait pioché ses cartes Combat et Objectif, et placé tous ses pions et pièces sur ses plateaux de Faction et de Joueur. En un clic, Anne bascule sur le Résumé des Règles, et tout leur revient assez rapidement en parcourant les quelques pages récapitulatives : les actions sur les parties supérieures et inférieures des plateaux, ce que produit chaque type de terrain, les règles de combat, etc.
Moins de 10 minutes après avoir ouvert la boite, ils peuvent se concentrer sur leur partie et laisser la bande son les plonger encore un peu plus dans l’ambiance étrange d’une Europe de l’Est uchronique.
Comme on pouvait s’y attendre, ils auront quelques doutes sur certaines règles dans les deux heures qui suivent, mais ils trouveront à chaque fois la réponse en quelques secondes en consultant l’application.
– Je peux déplacer mon mech sur un lac avec Navigation, même si j’ai pas Traversée ?
– Comment ça marche, les Moulins, déjà ?
Le genre de questions qui posent beaucoup moins problème quand on n’a pas besoin de fouiller dans les 32 pages du livre de règles ou sur Internet pour trouver la réponse.
Après une partie très serrée (et quelques trahisons attendues), chaque joueur utilise son téléphone pour rentrer les différentes infos (pièces en main, pions Étoile posés, territoires et ressources contrôlées, bâtiments bonus, etc.) dans l’application, qui calcule automatiquement son score.
Après une synchronisation automatique avec la tablette, tout le monde découvre en même temps le vainqueur sur l’écran. En consultant leurs statistiques, ils réalisent que c’était leur neuvième partie ensemble, et que Lucie vient de battre le meilleur score (ce qu’elle s’empresse de partager avec ses autres amis sur Dized !). Thomas n’a pas gagné avec la Crimée, mais il a tout de même débloqué un objectif en plaçant ses six pions Étoile ; son profil indique maintenant 54% de progression pour Scythe, ce qui lui donne très envie de rejouer rapidement pour tenter de nouvelles stratégies. Il se dit qu’il utilisera peut-être le mode solo de Dized pour jouer chez lui dans les jours qui viennent…
Quelques jours plus tard, notre petite équipe commence à organiser sa prochaine session, en utilisant comme d’habitude les fonctionnalités dédiées dans l’application. Ils trouvent rapidement la prochaine date à laquelle tout le monde est libre, et Jean crée un petit sondage pour savoir à quoi ils joueront. Ils ont justement reçu le jour même un message de CMON les informant de la sortie du dernier jeu d’Eric Lang, et comme il est sur leur Liste de souhaits depuis plusieurs mois, le choix est unanime. Anne n’a qu’à appuyer sur un bouton pour prévenir sa boutique préférée qu’elle passera acheter un exemplaire le lendemain. Ils sont tous impatients, mais suite à une discussion sur Dized avec un membre de la Guilde locale qui pense que le jeu est mieux à cinq, Thomas se dit qu’il serait peut-être bien de trouver un autre joueur. Dans les jours qui suivent, ils cherchent donc un joueur avec des goûts similaires (et disponible le jour J) en utilisant l’outil de Recherche de joueurs, et finissent par inviter Matthieu à les rejoindre vendredi soir. Ce dernier reçoit l’adresse et toutes les infos directement dans son agenda Dized.
Vendredi, 19h, tout le monde est arrivé. Après les présentations (et l’apéro), le groupe lance le tutoriel et commence directement à jouer tout en apprenant les règles de leur nouveau jeu.
Pendant la partie, ils utilisent l’appareil photo de leurs téléphones pour “scanner” les cartes et voir le détail des règles correspondantes en surimpression sur leur écran, et consultent quelques fois la règle dans l’application pour mieux comprendre comment utiliser une tuile spécifique. Tout se passe plutôt bien, mais après cette première partie, ils décident de faire part directement à l’éditeur de leurs idées pour rendre les règles un peu plus claires.
Malgré cela, ils ont tous beaucoup aimé le jeu, et ils décident d’y rejouer bientôt avec le mode Campagne proposé sur Dized. On reverra donc Matthieu très bientôt, et après l’avoir ajouté dans leur liste de contacts sur l’application, il rejoint officiellement le groupe !
En chantier
Dized ne ressemblera pas du tout à ce que vous venez de lire dès sa sortie (trop d’idées pour trop peu de temps…), mais cela vous donne une idée de comment nous voyons évoluer l’application dans les prochaines années. À vrai dire, on trouve vraiment ça fascinant de réfléchir à tout ça, et on pense qu’il y a moyen d’innover et pourquoi pas de changer la donne ?
Comme d’habitude, n’hésitez pas à partager vos idées et à nous dire ce que vous pensez de tout ça.
P.S. : Ce billet sera notre dernier pour cette année. Nous reprendrons notre blog (et ses traductions) fin Janvier. D’ici là, passez de bonnes fêtes et profitez-en pour jouer !
Si vous voulez en savoir plus sur Dized, vous pouvez nous suivre sur Facebook, Twitter et Instagram.
Kommentare (34)
Je ne suis pas allergique aux supports numériques et j'aime bien les jeux qui mix les deux d'ailleurs, c'est interessant mais si pas toujours probants. Unlock est l'exemple parfaitde réussite.
Ferez vous une application pour expliquer comment se servir de l'application d'Unlock ?
Faudrait que je retrouve cette étude qui montre l'impact négatif des écrans connectés sur le développement des enfants. On peut être sceptique pour les enfants mais chez l'adulte ça encourage la fainéantise intellectuelle
Après ce qui y sera ajouté dans le futur, à voir... C'est pas non plus une vision à la Brazil qui est proposée...
Bref, je vais virer au négatif là, alors que je voulais contrebalancer et vous encourager. Peut-etre pourriez-vous créer une option pour désactiver les statistiques ? Il y a quoi qu'il en soit des utilités à votre application, bon courage à vous !
Et bien entendu, le big data, c'est bien, le consentement, c'est mieux. ;)
Pour les autres fonctionnalités, franchement, je ne suis pas certain. C’est peut être un manque d’imagination de ma part, mais sur un jeu correctement édité tout cela est il utile?
Je préfère rêver à une amélioration de l’édition qu’a Une nécessaire application pour pouvoir comprendre un jeu.
Après je ne suis pas devin. Bonne chance !
Tout ceci est, pour moi, ce qu'il peut arriver de PIRE au jeu de société. De part mon taff, je passe mes journées derrière un écran... se retrouver avec des potes ou la famille autour d'un jeu de plateau, à expliquer les règles et à jouer, loin de tout écran, est justement un des plus grands bonheur de cette passion. Quand on lance une session de jeu, tous les écrans sont INTERDITS autour de la table. Chacun se concentre sur le JEU.
Si ma passion pour le jeu de société se retrouve envahie par le numérique, il est clair que je laisserai tomber !
On est loin des écrans qui sortent les joueurs du jeu, au contraire, tout est fait pour plus les immerger un peu plus et les accompagner ensemble dans la partie.
Et surtout : personne ne va forcer quiconque d'utiliser Dized, donc il n'y a aucune raison d'envisager d'arrêter de jouer ! Nous aussi, on est passionnés de jeux de société, et ce n'est pas pour rien. ;)
On entend souvent dire qu'il faut vivre avec son temps ; personnellement, j'ai décidé de ne pas tout accepter ce qu'on nous propose (et parfois ce qu'on tente de nous imposer, même).
Encore une fois, on ne va rien imposer à personne, et on ne souhaite VRAIMENT pas changer les jeux eux-mêmes. On veut juste proposer des outils, pour ceux qui le souhaitent, des outils pour se simplifier la vie et rendre accessibles les jeux de société à plus de joueurs. Je ne vois pas comment ça empêcherait les autres de continuer à jouer ! :)
Mais vous vous permettez d'imaginer ce que POURRAIT être le futur du jeu de société, alors je me permets de le commenter :) Je sais bien que je parle ici d'un extrême. Mais c'est vrai que le numérique a tendance à s'initier partout, à tout dévorer. Donc cet éventuel futur ne me réjoui pas des masses. ;)
Oui, vous ne faites que proposer (et c'est bien de proposer des choses). Je redoute seulement le jour où tous mes amis joueurs sortiront leur téléphone durant le moindre jeu en prétendant que ça les aide ou améliore la partie (j'exagère peut-être un peu mais pas tant que ça). Et ça, je le supporterai difficilement.
En revanche, le futur décrit dans l'article ne me fait pas rêver du tout, bien au contraire. Certaines options évoquées n'ont pas la moindre valeur ajoutée par rapport au support physique :
- le guide d'installation est inutile au vu des double page de mise en place proposée dans les livret de règles aujourd'hui, où celle-ci est détaillée point par point et illustrée. De même pour la formation du paquet Usine ou l'attribution des factions/plateaux joueurs ;
- la pioche interactive n'apporte rien et enlève même le plaisir tactile de la manipulation (sans compter l'exemple vidéo où il faut tirer la carte à la main puis renseigner son N° dans l'appli avant d'y voir la même chose que sur la carte...). Ca nous dis bien ce qu'il faut faire en fonction du choix effectué, mais si on en arrive là c'est que les joueurs sont incapables de transcrire une phrase basique en effets de jeu;
- le temps de rentrer les infos de fin de partie sur l'appli, on a déjà calculé les scores. Trois multiplications suivies d'une addition, c'est vraiment le bout du monde (surtout pour des joueurs qui viennent de passer 120min sur un jeu de stratégie) ?
Les plus-values (succès, pourcentage de victoire, etc.) ne m'intéressent pas mais seront un plus pour beaucoup de gens et, à mon humble avis, là où l'appli a le plus à gagner à se différencier, c'est le genre de fonctionnalité qui plaît beaucoup.
Se remémorer les règles ? Je rouvre la notice. En général, il y a un récapitulatif en 4ème de couv. Sinon, bah, ça ne fait jamais de mal de se replonger dans un peu de lecture.
Sérieusement, je ne sais pas où on va avec ce tout numérique. Déjà je passe pour un alien parce que je n'ai pas de compte Facebook, et je rate des tas de com à cause de son hégémonie. Est-ce que demain, je raterai aussi les FAQ et errata de mes jeux préférés, car l'éditeur ne les aura communiqué que sur une plateforme comme Dized ?
Donc non, désolé.
Très franchement, je pense vraiment que les 2 mondes ont beaucoup à s'apporter l'un l'autre.
J'ai plusieurs jeux que je n'aurais jamais acheté en version "boite" si je n'avais pas auparavant joué à la version numérique, ne serait-ce que pour appréhender les règles justement.
Après, chacun fait ce qu'il veut, mais je suis sûr qu'un "Alchimiste" ou un "Unlock!" perdrait en fluidité et en immersion s'ils n'avaient pas leur appli associée.
On pense juste que pour ceux qui ne sont pas réfractaires (quelles que soient leurs raisons), ça peut rendre la vie un peu plus simple. ;)
Je n'ai rien contre qu'un jeu utilise une appli (Unlock). Ca m'empêche d'y jouer, mais tant pis. Je détesterai que la sanction devienne globale. Et des projets comme Dized font un pas dans cette direction.
Ha ben c'est rigolo, dans le futur promis ici, j'ai l'impression que Tric Trac est mort parce qu'on n'en a plus besoin. Il est quand ce futur, avant ma retraite ou après ? :o)
Pour le reste, on ne prévoit pas d'articles, pas de contenu éditorial, pas de flux vidéo… L'idée n'est pas du tout d'être un organe de presse comme Tric Trac, mais plutôt un outil pour les joueurs. Pourquoi pas avec des synergies lorsque c'est possible (gestion des collections et des avis, par exemple…) ?
Sinon, pour la petite histoire, Tric Trac n'est pas un organe de presse et ne s'est jamais revendiqué comme tel. TT c'est toujours revendiqué comme un outil pour les joueurs, un outil pour ne pas se tromper de jeux :)
Et entre nous, entre un site leader et installé depuis près de 20 ans et une appli qui n'en est même pas encore à sa beta publique, je pense pas que vous ayez trop d'inquiétude à avoir.
(il faudra attendre encore un peu avant la retraite… ;) )
mais oh punaise ... à la fin, tout le monde se retrouve à nouveau plongé le nez sur son Zombphone !
:-/
- soit on se retrouve tous à regarder le même écran (pour apprendre une règle), donc sans être isolés les uns des autres (on partage la même expérience)
- soit une seule personne regarde l'écran (pour chercher un point de règle), mais moins longtemps que si on avait pas l'application
- soit tout le monde regarde un écran différent (pour entrer son score ou chercher des infos sur les cartes qu'on a en main, par exemple), mais ça reste assez exceptionnel, et surtout complètement optionnel (encore plus que tout le reste de l'application : on va forcer personne à l'utiliser, hein ! ;) ).
Au final, à nos yeux, c'est un outil numérique entièrement au service d'un loisir physique, donc qui favorise les relations IRL. :)